Le château DE SAINT-POINT
Saint-Point, bâtisse des XIIe et XVe siècle, que le chevalier de Pratz, père d'Alphonse, acquit à l'état d'abandon en 1801, et qu'il mit dans la corbeille de mariage de son fils en 1820, en avance d'hoirie (part de son héritage que son père fit de tous ses biens, en 1830, entre ses six enfants ) fut, à partir de mai 1823, la demeure familiale du poète durant toute sa vie et plus, puisqu'au fond du parc, près de la petite èglise romane, fit-il érigé, en 1829, un caveau où reposent ses deux enfants, sa mère, sa belle-mère, sa femme et lui-même. La dernière personne inhumée fut Valentine de Cessiat de Lamartine.
      Au corps de bâtiment entouré de deux tours rondes, découronnées en 1789, Lamartine entreprend de faire de nombreuses restaurations : de retour d'un séjour à Londres, en juillet/août 1822, éblouit par le style gothique anglo-saxon, il fait construire la tour de l'horloge, percer des fenêtres au-dessus de l'orangerie, ériger une galerie (quadrilobée) avec terrasse entre les deux tours, le long de la façade est, et un porche gothique qui précède la porte d'entrée; il dessine également les jardins.
      Entre 1853 et 1855, il fait adjoindre un pavillon à la façade sud, prolonge la galerie et crée un escalier dans une tourelle adjacente.
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      Le château est resté tel qu'il peut être visité ce jour : au rez de chausée, ouvrant de plain-pied sur le départ d'un monumental escalier, la salle à manger où Victor Hugo, Charles Nodier, George Sand, Franz Liszt , Dumas, Eugène Sue, Delphine Gay, Girardin, Hubert Saladin, etc... furent conviés. Quelques marches permettent d'accéder au salon. Celui-ci, éclairé par quatre grandes portes fenêtres ouvrant sur le parc, abrite le musée familial des objets que Lamartine aimait garder auprès de lui, sous le regard bienveillant du maître des lieux, peint par Ricard.
      Dans un décor romantique et en premier lieu, sur une commode, deux splendides représentations en marbre de Carrare, par Franchi, des deux enfants des Lamartine : Alphonse et Julia, ensuite trois vitrines thématiques :
      La vitrine des dames :
abrite des bijoux ayant appartenus à la famille, à sa mère, sa femme, sa fille. De son épouse, Marie-Anne-Élisa (Marianne) née Birch, artiste peintre reconnue, figurent sa boîte à aquarelle, de nombreuses miniatures et enluminures, etc...
      La vitrine des voyages :
le fichu de Graziella qui lui fut envoyé à la mort de celle-ci et qu'il conserva précieusement toute sa vie dans son secrétaire, le sabre d'honneur qui lui fut envoyé par les Maronites du Liban auxquels Lamartine répondit : "Je le conserverai pendant que je vivrai, et je le ferai conserver après moi dans ma famille, comme un témoignage éclatant de votre amitié et de celle de la nation maronne pour la France"; un carnet de voyage en Italie daté de 1811, une écritoire de voyage, l'encrier dont il se servait et son fidèle Fido en bronze, etc...
      La vitrine 1848 :
le drapeau tricolore défendu sur les marches de l'hôtel de Ville de Paris le 26 février 1848, son écharge et sa médaille de député, diverses médailles du gouvernement provisoire, etc...
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      Au premier étage, accessible par l'escalier construit dans la tourelle, se trouve une pièce où ont été réunis, dans plusieurs vitrines : tant des éditions originales, comme un des rares exemplaires des Méditations, ou du Voyage en Orient, que des journaux, brochures politiques, ses œuvres complètes en... 40 volumes, son Cours familiers de Littérature, sa Correspondance, des livres de critique littéraire, tous témoins de l'immense quantité de travail fourni par cet infatigable écrivain et homme politique.
      Suit sa chambre à coucher, majestueusement gardée par le le grand buste d'Orsay, installé entre deux portes-fenêtres ouvrant sur le parc. Les murs y sont entièrement tendus d'un magnifique cuir de Cordoue. Le lit à baldaquin, dans lequel le poète a toujours dormi, est aujourd'hui réinstallé, en place de celui en bois de rose dans lequel il est mort à Passy, et que Charles de Montherot (son neveu) avait fait placer dans cette pièce.
      Entre un dessin de Mme. de Lamartine de sa fille Julia, une de ses peintures représentant le fidèle Fido, le portrait de Pierre, chevalier de Pratz, père de Lamartine, etc.. se trouve la cheminée dite "cheminée des poètes", toute sa façade, en céramique, fut, en 1857, peinte par Mme. de Lamartine, qui y a figuré les poètes favoris de son mari. En haut : Shakespeare, Homère et Dante. A droite : Pétrarque, Vittoria Colonna et Corneille. A gauche : Arioste, Sapho et Racine.
      Le cabinet de travail du poète, fut toujours favorable à son inspitation poétique. Cellule de moine, au plafond vouté, entièrement tapissée d'une cretonne que Mme. de Lamartine avait ramenée de Paris vers 1833, et à demi-éclairée par une étroite porte vitrée. Là, il pouvait y trouver la solitude, le silence et le calme nécessaires pour donner leur forme définitive aux improvisations dont il avait jeté l'esquisse sur le papier, au cours de ses promenades, ou au hasard des circonstances. Les meubles sont restés à la même place : le bureau, le secrétaire Empire, les petites bibliothèques et, au mur, les deux portraits de Julia peint par sa mère, font de ce cabinet, un lieu tout empreint de solennité.
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      A la mort de Lamartine, Valentine de Cessiat de Lamartine, toute de pièté à l'égard de cet oncle auquel elle s'est dévouée, devient légataire universelle et entretien "Le Culte" du grand homme (elle est à l'origine du musée actuel). A sa mort, le 16 mai 1894, le château revint, en vertu de son testament, à ses trois nièces qui le vendirent, le 19 novembre de la même année, à leur cousin Pierre-Jean-Charles de Montherot (petit-fils de Jean-Baptiste François Marie de Montherot de Montferrand, beau-frère de Lamartine) qui fit faire quelques aménagement de confort.
      Les récents propriétaires (2004) dont c'est la résidence principale, ont pour ambition de développer et de pérenniser ce "Site Lamartinien" par excellence. Pour se faire, ils ont entièrement réorganisé les visites, en ajoutant au circuit la partie basse du château, pour une meilleure présentation des objets et souvenirs du musée. Ils se portent régulièrement acquéreur de "documents Lamartine" tels que les Archives Hennion qui passèrent en vente au enchères en novembre 2005.
      Archives Hennion - Correspondance inédite entre Madame de Lamartine, épouse du poète, et Constant Hennion entre 1860 et 1863 au sujet de la révision et de la correction des œuvres complètes en 40 volumes; et, qui donne, non seulement des indications sur les dernières corrections et sur l'influence de Hennion sur celles-ci, mais aussi des "clés" ou des explications par Madame de Lamartine sur de très nombreux points des écrits du poète. Des portraits et quatre ouvrages ayant appartenu à Mary-Elisa de Lamartine, offerts à Constant Hennion par Alphonse de Lamartine après le décès de son épouse, reliés en soie lilas, avec le tissu de l'une de ses robes, à son chiffre "poussé" sur le plat supérieur, furent de cette vacation.
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      Ouvrages consultés :
- Lamartine - Souvenirs et documents. Centenaire de sa naissance. 1890
- Histoire de Saint-Point. Léonce Lex. 1898
- Le Reliquaire de Lamartine. Léon Cerf - 1925
- Les Travaux et les jours de Lamartine. Marquis de Luppé. 1942.
- Diverses études d'Émile Magnien

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